BLOUIN, S.

Cahier de recherches PRACTA-GIREPS, no. 1, 47 p.

Les théories syndicales s’appuient fortement sur la conception d’une classe ouvrière homogène. Or, depuis le début des années 2000, le saut qualitatif caractérisant le passage à l’après-fordisme et les conséquences de celui-ci sont systématiquement intégrés dans les analyses du renouvellement du syndicalisme, reconnaissant ainsi la composition plurielle de la classe travaillante et du milieu syndical. À l’aune de cette reconfiguration du capitalisme, le défi, avec ses implications théoriques et pratiques, consiste alors « à faire en sorte que le syndicalisme puisse répondre aussi aux besoins des travailleurs atypiques oeuvrant dans les marchés périphériques du travail et, ainsi, réaffirmer sa raison d’être et sa pertinence dans le nouveau contexte » (Noiseux, 2008, p. 429). Depuis, les travaux sur le renouvellement du syndicalisme n’ont cessé de se multiplier en s’attaquant plus ou moins, selon les auteurs, à ce défi, mais en ne remettant plus en question la pluralité de l’objet. La présente revue de la littérature scientifique a deux objectifs principaux. D’abord, il s’agit d’actualiser cette revue de littérature – qui s’arrête en 2005 – afin de dresser l’état des connaissances quant à la syndicalisation et l’organisation collective des travailleurs dits atypiques. De plus, cette fois, l’accent sera mis sur les travaux portant plus spécialement sur le Canada et le Québec. En somme, cette revue de littérature vise à dresser l’état des réflexions théoriques et des résultats empiriques sur les façons dont le syndicalisme peut répondre aux transformations des marchés de l’emploi canadien et québécois, notamment à la flexibilisation et à la précarisation.