Au Nord comme au Sud, la part du travail atypique et informelle sur les marchés périphériques du travail ne cesse de croître depuis une trentaine d’années et les emplois permanents à temps plein avec des horaires stables sont le lot de moins en moins de travailleurs et travailleuses. Cette transformation de l’organisation et de la régulation du travail se traduit par l’individualisation du rapport salarial et la précarisation des conditions d’emplois. Plus encore, la segmentation des marchés du travail et la centrifugation de l’emploi vers les marchés périphériques du travail (Durand, 2004) posent la question de la pertinence de l’organisation collective des travailleurs – et du syndicalisme – pouvant être perçus comme désuète dans ce contexte. Or, plusieurs tentatives d’organisation des travailleurs atypiques montrent qu’il est possible d’aller au-delà d’une sociologie « consistant à présenter les changements dans la morphologie du salariat comme explication suffisante des freins à la syndicalisation » (Fribourg, 2000). C’est à cette tâche que s’emploient les travaux menés dans le cadre du Pôle de recherches sur l’action collective et le travail atypique (PRACTA).